Barack Obama l’avait promis et vient de le faire : Jeudi, le président des Etats-Unis a annoncé qu’il s’apprêtait à régulariser pas moins de cinq millions de sans-papier. Sur les onze millions de clandestins que compte actuellement le pays, Obama a donc, au cours d’un discours depuis la Maison Blanche, exprimé sa volonté de régulariser cinq millions d’entre eux. Cette décision n’est pas sans déchaîner la colère des républicains qui promettent d’ores-et-déjà de mettre en œuvre l’ensemble des moyens juridiques et politiques pour empêcher l’application de cette mesure qu’ils jugent anticonstitutionnelle.
Le débat s’annonce houleux. Obama a précisé que sa décision de régulariser ces sans-papier repose sur un socle légal solide. Le président rappelle que conformément à la loi, un sans-papier qui a passé plus de cinq ans aux Etats-Unis et qui est parent d’un enfant américain ou disposant d’un statut de résident permanent, aura la possibilité de demander un permis de travail d’une durée de trois ans. Ces dispositions, précise-t-il, ne sont ni « un gage de citoyenneté » ni ne constituent un droit à séjourner durablement dans le pays.
La dernière fois dans l’histoire des Etats-Unis où une régularisation de masse avait eu lieu était lors de la présidence Reagan dans les années 80. Depuis cette période, toutes les tentatives de faire évoluer le système d’immigration aux Etats-Unis se sont soldées par des échecs cinglants. Au cours de la dernière tentative en date, au cours de l’année 2013, les partis démocrates et républicains étaient parvenus à l’élaboration d’un projet de loi qui a, depuis, été enterré.
Si certaines figures politiques et des associations, à l’image de DREAM Action Coalition, saluent le courage et le volontarisme de Barack Obama à aborder ce sujet politique hautement sensible, rien ne pourra se substituer à un vote du congrès pour entériner la réforme définitivement. La situation du président Obama est d’autant plus fragilisée que les législatives de mi-mandat ont vu une victoire cinglante des républicains, ce qui promet une lutte acharnée et une vive tension entre le congrès et la Maison Blanche.
La décision d’Obama de régulariser cinq millions de clandestins est même contestée au sein de son propre parti. Certains élus, tel que le sénateur Cruz, sont bien déterminés à freiner la démarche du président et de mettre en œuvre tous les moyens légaux possibles pour l’empêcher de mener à bien son projet. Ce dernier propose notamment un arrêt temporaire dans les nominations d’ambassadeurs et de responsables de l’administration désignés par le président lui-même. Dans un pays où un récent sondage dévoile que 50% des américains sont farouchement opposés à ce projet de régularisation, le volontarisme d’Obama risque d’être confronté à une opposition farouche. Le climat est d’autant plus délétère que les primaires pour les élections présidentielles de 2016 risque de placer le sujet de l’immigration parmi les thèmes les plus brûlants et clivants. Le président américain va maintenant devoir expliquer et réussir à convaincre les nombreux américains hostiles au projet et leur rappeler que « les Etats-Unis ont toujours été et resteront un peuple d’immigrant ».
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