Fini de rire. C'est en substance le message qu'a adressé Manuel Valls, ce dimanche, au terme d'une semaine horribilis. Depuis Bologne (Italie), où il a rejoint le chef du gouvernement Matteo Renzi à la «Festa de l'Unità», le Premier ministre s'est fendu d'un ferme rappel à l'ordre: «On a besoin d'une crise institutionnelle? Pour que demain le Front national soit aux portes du pouvoir?» Il prévient : «Aujourd'hui, si nous ne faisons pas attention, l'alternative, c'est la droite dure ou l'extrême droite.
Comme un écho au discours prononcé quelques minutes plus tôt par Marine Le Pen qui, affichant sa confiance, a de nouveau réclamé une dissolution de l'Assemblée nationale. Une réponse aussi à ceux qui, à droite, estiment que l'exécutif -ultra-impopulaire et aux prises avec une majorité divisée- n'est plus en mesure de gouverner le pays. «Y a-t-il vraiment un chef d'Etat qui puisse être cru et entendu?» s'est encore interrogé l'ex-Premier ministre UMP, François Fillon, ce dimanche.
«Il ne faut pas s'arrêter, se laisser impressionner», rétorque Manuel Valls,rappelant les mots prononcés vendredi par François Hollande : «Il ira jusqu'au bout de son mandat.» «A une crise économique lourde, à une crise de confiance, à une crise morale, il faudrait en plus ajouter une crise institutionnelle? Une crise politique?» martèle le chef du gouvernement.
«Les petites phrases sont mortifères»
«Je ne vais pas me laisser impressionner, ni par nos débats internes, ni par les demandes de démission ou de dissolution», prévient-il. Car Manuel Valls ne s'est pas contenté de répliquer à l'opposition. Alors que Martine Aubry demande ce dimanche des «inflexions» en matière de politique économique, le Premier ministre a aussi rappelé sa majorité à l'ordre.
«Je ne participerai pas au petit jeu des petites phrases et des divisions, elles sont mortifères», sermonne-t-il, estimant qu'on ne peut «pas interpeller le gouvernement en permanence quand on est responsable socialiste». Voilà pour la maire de Lille (Nord), qui l'avait déjà apostrophé le week-end dernier sur l'encadrement des loyers, en pleine université d'été du PS.
«La gauche doit être impeccable»
«Il est temps que la responsabilité gagne les esprits et les coeurs de chacun», poursuit Manuel Valls. Pense-t-il aux frondeurs? Au livre choc de Valérie Trierweiler? A Thomas Thévenoud, assurément, puisqu'il le cite nommément. Manuel Valls ne veut plus de «divisions, de petites querelles», dit stop à «cette boue qui envahit note paysage politique français», mais surtout à la «désinvolture» après l'éviction du secrétaire d'Etat au Commerce extérieur pour causes de problèmes fiscaux. «La gauche, elle doit être impeccable.»
Le vote de confiance à son gouvernement en ligne de mire, il appelle «chacun (à) être au niveau de sa responsabilité». Car, redit-il, «la gauche, elle peut mourir, elle peut être balayée». La veille,en s'essayant au lancer de palets bretons, Manuel Valls avait lâché : «Je vais penser à quelqu'un en le balançant.» A l'entendre ce dimanche, on peut penser qu'il avait plusieurs noms en tête.
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