Loi santé : Le gouvernement contre l’extrême maigreur des mannequins

Un député PS demande à ce que la loi interdise le recours aux mannequins trop maigres. Il s'agit d'Oliver Véran, neurologue au CHU de Grenoble, qui a déposé en ce début de semaine deux amendements au projet de loi santé, interdisant le recours aux mannequins dénutris et l’apologie de l’anorexie.

Il a expliqué au journaliste de Libération qu'il souhaitait l'instauration d'un délit de provocation à la dénutrition, passible d'un an et de prison, et d'une amende d’un montant de 6 000 euros. Cette action politique est dans la continuité de la charte mise en place par Roselyne Bachelot en 2008. L'ancienne ministre de la santé s'était en effet engagée il y a 7 ans à mener une réflexion approfondie sur l'anorexie. Deux ans auparavant, le décès d'un mannequin brésilien à cause de cette maladie avait suscité l'émoi sur toute la planète, et les politiques s'étaient emparés du sujet.

Oliver Véran vise clairement les employeurs de mannequins avec ces amendements, estimant qu'ils poussent trop de filles à mettre en danger leur santé. Selon lui, les agences qui recrutent des filles dont l'Indice de masse corporelle (IMC) est trop bas doivent être sanctionnées par la loi.
Celles qui ne suivraient pas la réglementation qu'il propose pourraient être passible de 6 mois d'emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

Par ailleurs, le député PS de l'Isère cible la sphère internet, où prospèrent de trop nombreuses personnes pro-anorexique. On trouve notamment sur certains blogs des conseils pour perdre du poids, comme ingérer des boules de coton, dans le but de se couper l'appétit. Le parlementaire de la majorité évoquent également les plateformes où l'on affirme aux adolescentes qu'elles doivent avoir un écart de 15 centimètres entre les cuisses pour être considérées comme belles.