Un test pour détecter le cancer du poumon à l’étape précoce

Avec un taux de mortalité élevé en France, le cancer du poumon pourrait être assez vite diagnostiqué grâce à quelques gouttes de sang. C’est en effet,
ce qu’a fait savoir, depuis lundi 9 novembre 2015, le CHU de Nice.

Un potentiel bond en avant pour la recherche contre le cancer

Une année auparavant, le Pr Paul Hofman et son équipe avaient annoncé la mise au point d’un test sanguin. Associé à un CT-scan à basse dose, celui-ci permettait de détecter les signes avant-coureurs du cancer de poumon et de vite le prendre en charge. Expérimentée en 2014 sur 245 patients, cette méthode a obtenu des résultats satisfaisants. Afin de la faire valider, elle est depuis le début de cette semaine appliquée à une plus grande échelle pour une durée de trois années.
Ainsi, en partenariat avec la start-up Rarecells Diagnostics, près de 600 personnes portées volontaires feront l’objet de cette étude nommée Projet-Air. Les sujets concernés sont notamment des fumeurs ou ex-fumeurs, âgés d’au moins 56 ans et ayant une bronchopathie chronique obstructive (BPCO). Pour ce faire, quatorze autres centres hospitaliers, dont celui de Toulouse, Montpellier, Georges-Pompidou et Rouen, ont été ralliés à la cause pour 2016.

Le principe du dépistage utilisé par le Projet-Air

Selon l’American Cancer Society (ACS), 44 % des cas traités pendant la première année de la maladie ont une chance de survivre. Quant à ceux détectés à 5 ans d’évolution, seulement 16 % avaient cette chance. Alors que seuls 15 % des cancers de poumon sont détectés à la phase de maladie localisée difficile à traiter. Ainsi, la précocité du traitement influant majoritairement sur la guérison, Projet-Air est spécialement basé sur le test de cytopathologie sanguine ISET développé par la Rarecells Diagnostics.

En effet, lors de l’étude, tous les échantillons collectés seront transférés vers Nice où ils feront l’objet de ce test. Ce dernier permettra alors de déceler les cellules tumorales circulantes (CTC) jusqu’alors difficiles à isoler sans perte, car indétectables par imagerie. En effet, appelées « sentinelles », ces cellules, libérées assez tôt dans le sang par la tumeur, favorisent très rapidement le développement du cancer. En attendant l’issue de cette étude de près de 900 000 euros, les malades continueront à se taper les longues procédures et les multiples examens existants.
Au nombre des sponsors du Projet-Air, on retrouve le Fonds de dotation du CHU de Nice, la Fondation Unice de l’Université de Nice, la Ligue contre le cancer et le département des Alpes-Maritimes.