L’Europe autorise à nouveau le Glyphosate

Le glyphosate est la principale molécule servant à la fabrication du désherbant de marque Roundup. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait émis en mars dernier des réserves quant à son utilisation, estimant que le produit était potentiellement cancérigène pour l’Homme.

Pourtant, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) n’a pas pris en compte cet avis. Elle a donné le jeudi 12 novembre son avis favorable pour que le glyphosate soit encore utilisé pendant une dizaine d’années par les agriculteurs européens.

Le glyphosate est-il réellement cancérigène ?

Il est difficile d’affirmer ou non que le glyphosate est effectivement cancérigène. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré, qu’elle avait des preuves claires et évidentes que le glyphosate pouvait avoir un effet négatif sur l’ADN humain. En conséquence, elle l’a classé comme étant un produit « cancérigène probable ».

Mais totalement à l’opposé de l’OMS, l’AESA affirme qu’il est « improbable » que le glyphosate soit « cancérigène pour l’homme ». Or, ce produit herbicide est employé de manière intensive par les agriculteurs, et en définitive, on le retrouve partout dans la nature : dans les champs, dans les nappes phréatiques, dans les aliments, etc. L’Homme y est plus qu’exposé, et dans ces conditions, on ne peut que s’en méfier…

Colère des ONG de défenses de l’environnement

Les Organisations non gouvernementales (ONG) de défense de l’environnement ont exprimé leur profond mécontentement vis-à-vis de la décision prise par l’AESA. L’une d’elles, Greenpeace, a rappelé qu’il existe dans les textes de lois européens une clause qui stipule que tout pesticide qui a un « lien » prouvé avec le cancer doit être interdit, sauf si son impact sur l’Homme est considéré comme « négligeable ». Apparemment, l’AESA n’a tenu compte ni des mises en garde du CIRC et de l’OMS, ni de celles de la loi européenne.

La Commission européenne devrait s’appuyer sur l’avis de l’AESA pour autoriser de nouveau pour 10 ans l’emploi du glyphosate. Toutefois, étant donné qu’elle n’a pas encore rendu son avis définitif, on peut espérer qu’elle entende les voix des ONG et qu’elle tienne compte des observations de l’OMS.