Amazon ne cesse de modifier, de se modifier, et de se développer. Cette fois, c’est le rayon de l’auto édition qui est mis à la page. La firme propose une révolution pour le paiement des droits d’auteur.
Amazon vient d’imaginer un nouveau système de rémunération pour les auteurs de sa plateforme. Le principe n’est plus de payer au livre vendu, mais à la page lue.
A partir du mois de juillet, le leader du e-commerce ne paiera plus les auteurs au livre, mais à la page. Petite révolution pour les auteurs, mais aussi pour tout le modèle de rémunération, d’achat, de vente, et celui du lecteur.
Amazon se décharge en expliquant que « Ce changement répond à une demande exprimée par de nombreux auteurs, qui estimaient que le montant des redevances devait également tenir compte de la longueur des livres et du nombre de pages lues par les clients. »
A la page lue et non plus au livre vendu
Cela peut être bien pour les auteurs, mais point de vue lecteur, il ne faut pas oublier ce que cela engendre. A la page lue ! Amazon va savoir combien de pages vous avez lu, sur telle livre et certainement recueillir d’autres données « intimes » concernant votre lecture (pas seulement vos livres achetés).
Selon une étude parue en 2014 d’après Kobo, les lecteurs sont peu nombreux à terminer la lecture d’un livre, par exemple, seulement 7.3% sont allés à la fin du « Suicide français » d’Eric Zemmour et 1/3 des français à la fin de « Merci pour ce moment » de Valérie Trierweiler.
Ce système trouve déjà des détracteurs, à l’image de Peter Wayner, auteur de « The Atlantic » qui voit en cette rémunération une menace : « Ce nouveau modèle pourrait pervertir les priorités de l'écriture : un système qui rémunère à la page est un système qui récompense les cliffhangers et les mystères dans tous les genres. Il récompense tout ce qui garde les gens accrochés, même si cela signifie accorder moins d'importance à la nuance et à la complexité. »
Dès les premiers mots, les auteurs se doivent d’intriguer le lecteur, de le « forcer », de le motiver à poursuivre sa lecture, mais en était-il autrement avant ? Faudra il également oublier les calembours, les jeux de mots et autres tournures de phrases réservées à une certaines population du lectorat pour rédiger des livres « fades » en vocabulaire mais « fort » en accroche pour toucher le plus grand monde.
Les auteurs risquent de ne plus avoir l’angoisse de la page blanche, mais l’angoisse de la page non lue.
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