La Grèce ne semble plus vouloir suivre les recommandations de l’Union Européenne

On n'est pas encore très près du scénario Grexit mais l'hypothèse d’une sortie de ce pays de la zone euro a encore pris du poids ces derniers jours, comme le pense Alexandre Delaigue, professeur d'économie à Saint-Cyr.

En effet, la Grèce, avec son nouveau premier ministre Alexis Tsipras, ne semble plus vouloir suivre les recommandations de l'Union Européenne. Elle vient même clairement d'indiquer qu'elle ne souhaite plus “collaborer” avec la Troïka, cette délégation tri-partite composée du FMI, de la BCE et de représentants de l'UE.

La République Héllénique a grandement besoin des sept derniers milliards promis par l’Europe mais ses dirigeants affichent manifestement des positions encore plus eurosceptiques ces derniers temps. Le ministre des finances Yanis Varoufakis demande un “New deal européen” et ambitionne de “repenser le programme” des mesures à adopter.

Les experts de la Troïka doivent décider d'ici fin février si l'état Grec mérite de recevoir les sept milliards d'euros, quasi-indispensables pour son fonctionnement dans les prochains mois. Cette urgence ne fait en fait ni peur à Varoufakis, ni au premier ministre. Ce dernier a par exemple indiqué que cette date butoir “ne signifiait rien et avait juste pour but de créer un sentiment d'urgence pour le prochain gouvernement”.

Les nuages s'accumulent dans le ciel Grec actuellement. L'obligation grecque à 10 ans vient de progresser 11,5%, la Bourse d'Athènes a quant à elle perdu près de 1,60%, et de nombreux contribuables ont décidé d'arrêter de payer leurs impôts durant la campagne électorale, en attendant le verdict. Il va falloir également patienter pour savoir ce que vont décider les représentants de la Troïka dans quelques semaines, pour un pays qui semble creuser de plus en plus sa tombe, avec ou sans l'UE.