François Deltour est ce jeune français de 28 ans soupçonné d’être à l’origine des fuites qui ont révélé que des entreprises françaises s’évadaient fiscalement au Luxembourg. Il s’est exprimé pour la toute première fois dans la presse et dément être le seul auteur des fuites d’information.
François Deltour accusé par PWC et le Luxembourg
François Deltour a travaillé jusqu’en 2010 chez PWC, un cabinet d’audit et d’expertise comptable auquel s’adressaient de nombreuses multinationales pour le contrôle de leurs gestions de fonds. A son départ en 2010, il a copié comme beaucoup d’autres fichiers d’ailleurs, des dossiers qui prouvaient que son cabinet couvrait l’évasion fiscale des entreprises vers le Luxembourg. Lorsque le contenu de ces documents a déclenché le scandale « Luxleaks » en novembre dernier, il a tout de suite été ciblé par la presse, par le Luxembourg et par son ancien employeur qui l’accuse d’avoir acquis frauduleusement les informations publiées.
L’ex-employé de PWC s’exprime dans le journal Libération
Silencieux depuis le début de l’affaire et malgré sa mise en examen par les autorités du Luxembourg, François Deltour n’avait fait aucune déclaration. Ce lundi 15 décembre, il a accordé l’exclusivité d’une interview au journal Libération, affirmant qu’à part lui, d’autres personnes ont également eu accès aux documents incriminés. Il a particulièrement rappelé que plusieurs des documents mentionnés dans les publications de novembre sont postérieurs à son départ de PWC. Cela prouve amplement qu’il n’est pas le seul à connaître les secrets de son employeur…
L’évasion fiscale soutenue par les Etats et les grands cabinets d’audit
En outre, une 2e publication sur le même sujet en décembre a laissé entendre que d’autres cabinets comme Deloitte, KPMG ou Ernst&Young sont aussi impliqués dans le scandale. Ces dernières informations démontrent quant à elles que PWC n’est pas le seul cabinet à indexer du doigt. François Deltour a d’ailleurs conclu en disant qu’il trouvait « injuste que le Luxembourg soit le seul pays cloué au pilori, qu'un seul cabinet d'audit soit pointé du doigt, car ces pratiques sont systémiques ». Cela signifie bel et bien que l’évasion fiscale est une pratique courante dans la sphère économique et financière et qu’elle est soutenue par certains Etats et de grands cabinets d’audit.
Pour l’instant, le « Luxleaks » semble n’avoir qu’un seul avantage, celui de durcir la pression que les politiques et l’opinion publique exerçaient déjà pour la lutte contre l’optimisation et l’évasion fiscale.
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