Barack Obama a annoncé mercredi aux Américains sa volonté d'intensifier sa lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique en autorisant pour la première fois des frappes aériennes en Syrie et une intervention accrue en Irak.
La décision du président des Etats-Unis de lancer des frappes en Syrie, pays en guerre civile depuis trois ans, illustre la gravité de la menace représentée par l'Etat islamique aux yeux du gouvernement américain. L'EI, qui a déclaré un califat sur les territoires qu'il a conquis en Syrie et en Irak, est accusé de procéder à des exécutions en grand nombre, entre autres exactions.
Il y a un an, Barack Obama avait failli lancer des frappes aériennes contre le gouvernement syrien pour avoir utilisé des agents chimiques contre la population, fin août 2013, dans la périphérie de Damas, avant de faire machine arrière.
Barack Obama a présenté son plan contre l'EI, auquel il fait référence par son ancien nom d'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), dans un discours solennel prononcé de la Maison blanche deux semaines après avoir été très critiqué pour avoir dit ne pas avoir “encore” de stratégie au sujet de l'EI en Syrie et six mois après avoir déclaré que les groupes comme l'Etat islamique étaient des acteurs mineurs.
“Notre objectif est clair : nous allons affaiblir, et finalement détruire, l'EIIL via une stratégie anti-terroriste globale et soutenue”, a dit le président.
Il a dit vouloir pourchasser les djihadistes ultra-radicaux de l'EI “où qu'ils soient” via une “campagne systématique de frappes aériennes”.
“Cela signifie que je n'hésiterai pas à agir contre l'EIIL en Syrie, ainsi qu'en Irak. C'est un principe central de ma présidence : si vous menacez l'Amérique, vous ne trouverez aucun sanctuaire”, a déclaré le président.
CONSEILLERS AMÉRICAINS
Il a précisé qu'il allait étendre la liste des cibles à atteindre à l'intérieur de l'Irak au-delà des zones où il a autorisé des frappes ciblées depuis début août.
Barack Obama promet d'envoyer 475 conseillers américains supplémentaires pour aider les forces irakiennes, qui rejoindront le millier d'hommes déjà sur place. Mais elles ne s'engageront pas dans les combats. “Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une autre guerre au sol en Irak”, a dit le chef de la Maison blanche.
L'Arabie saoudite, pays allié clé des Etats-Unis, accueillera sur son territoire une mission américaine d'entraînement des rebelles syriens, indiquent des responsables américains. Cette décision importante pourrait aider les Etats arabes du Golfe à rallier la coalition internationale voulue par les Etats-Unis.
L'effort est conditionné à l'approbation par le Congrès américain de 500 millions de dollars (près de 390 millions d'euros) pour entraîner et armer les rebelles.
La décision saoudienne a été prise après un entretien téléphonique qu'avait eu auparavant Barack Obama avec le roi Abdallah, qui a demandé au gouvernement américain de faire plus pour résoudre le conflit syrien.
Il s'agit d'un changement majeur pour le président démocrate qui a axé l'essentiel de son bilan en politique étrangère à retirer d'Irak les dernières troupes américaines engagées par son prédécesseur George W. Bush dans un conflit qu'il jugeait inutile.
La décision de Barack Obama d'accentuer la lutte contre l'EI fait suite à des sondages montrant que les Américains estiment que le président s'est montré trop timoré face aux djihadistes.
ÉLIMINER L'EIIL
D'autant que l'Etat islamique a annoncé ces dernières semaines avoir décapité deux journalistes américains qu'il retenait prisonniers en Syrie.
Barack Obama ne souhaite pas envoyer un nombre important de soldats dans la région. Il préfère compter sur l'aide d'une vaste coalition comprenant des pays alliés occidentaux et les Etats arabes sunnites de la région.
“Cette campagne de lutte contre le terrorisme sera menée via un effort constant et déterminé pour éliminer l'EIIL où qu'il soit en utilisant notre puissance aérienne et notre soutien à des forces partenaires sur le terrain”, a déclaré Barack Obama
Ce que fera chaque pays au sein de cette coalition reste à déterminer. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry, qui se trouve à Bagdad, doit rencontrer les dirigeants de la région dans les prochains jours et Barack Obama doit tenir une conférence au sommet sur la sécurité lors de l'Assemblée générale des Nations unies dans deux semaines.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a fait savoir mercredi que la France était prête à agir en Irak, via une action militaire aérienne “si nécessaire”, et dans des modalités différentes en Syrie pour répondre à la menace des combattants de l'Etat islamique.
Le président français François Hollande doit se rendre en Irak vendredi avant la tenue, lundi à Paris, d'une conférence internationale sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'Etat islamique.
Selon un sondage pour le Washington Post et ABC News publié mardi, plus de 70% des Américains disent être favorables à des frappes aériennes en Irak et 65% à des frappes en Syrie. Selon une enquête NBC News-Wall Street Journal, 61% des sondés estiment qu'une action militaire contre l'EI est dans l'intérêt des Etats-Unis.
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