Un demi-million de réfugiés en raison du conflit ukrainien

GENÈVE – Le conflit en Ukraine a forcé plus d'un demi-million de personnes à fuir leurs foyers, avec au moins 260 000 déplacés à l'intérieur de l'Ukraine et le même nombre de réfugiés en Russie, a annoncé mardi le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies à Genève.

Selon ces chiffres actualisés, outre les 260 000 déplacés en Ukraine, 260 000 personnes ont demandé l'asile ou un statut de réfugié en Russie, selon les autorités russes, a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards. Une précédente estimation du HCR, le 20 août, faisait état de 190 000 personnes déplacées à l'intérieur de l'Ukraine et de 197 400 personnes ayant fui vers la Russie.

Le HCR estime toutefois que le nombre de déplacés en Ukraine est «nettement supérieur car beaucoup sont accueillis dans la famille ou par des amis et choisissent de ne pas s'enregistrer auprès des autorités», a souligné le porte-parole.

«Si la crise n'est pas stoppée rapidement, elle aura non seulement des conséquences humanitaires dévastatrices mais elle a le potentiel de déstabiliser toute la région», a estimé le Haut-Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres, cité par le porte-parole.

«Après les leçons des Balkans, il est difficile de croire qu'un conflit d'une telle proportion puisse se développer sur le continent européen», a estimé M. Guterres.

Selon les chiffres fournis par les autorités russes, le nombre d'Ukrainiens arrivés en un mois en tant que réfugiés sur leur territoire a augmenté de près de 100 000 personnes, leur nombre étant passé de 168 000 recensés au 5 août à 260 000 aujourd'hui.

Aéroport sous contrôle ukrainien

Les forces ukrainiennes occupaient toujours le terminal de l'aéroport de Donetsk mardi à la mi-journée après avoir abandonné la veille celui de Lougansk, mais la pression des séparatistes prorusses se renforçait, ont constaté des journalistes de l'AFP.

À quelques centaines de mètres des barrages prorusses, sur le bâtiment ravagé de l'aéroport Prokofiev, le drapeau jaune et bleu de l'Ukraine flotte encore, ses défenseurs adressent des tirs de semonce à qui s'approche trop, et des rafales d'armes automatiques sont régulièrement entendues.

Dans la nuit du 25 au 26 mai, les séparatistes prorusses étaient entrés dans l'aéroport flambant neuf de Donetsk d'où aucun avion n'a depuis décollé. Peu après, la chasse et les hélicoptères de combat ukrainiens l'avaient bombardé, permettant aux loyalistes de le reprendre et d'en faire une tête de pont dans le fief des séparatistes.

De nombreux pilonnages vers Donetsk, notamment le nord de la ville, semblaient venir de cette position au nord-ouest de la ville.

Mais les rebelles prorusses ont desserré l'étau et désormais, ce sont les rares forces loyalistes restées dans le secteur qui semblent encerclées. Au sud, leur contrôle est total, au nord, la situation reste plus tendue, comme en témoigne un pont effondré sur la rocade de Donetsk.

Autour du terminal, les dégâts sont considérables: voitures calcinées et criblées de balles et d'éclats d'obus, bâtiments commerciaux entièrement brûlés ou détruits.

Rencontré un peu plus au nord, un officier rebelle «Praporchtchik», un volontaire du bataillon prorusse Vostok, estime qu'il reste encore quelques centaines de combattants loyalistes dans l'aéroport. «Nous contrôlons le site à 50%», assure-t-il.

«Les soldats de l'armée régulière ont hissé le drapeau blanc et sont partis. Mais il reste des mercenaires, notamment polonais», croit savoir cet homme qui dit venir de la région de Marioupol, dans le sud de la région insurgée du Donbass.

Source AFP