État islamique: Obama présentera son «plan d’action» mercredi

Le président américain Barack Obama présentera mercredi sa stratégie pour «affaiblir» puis «vaincre» l'État islamique, qui s'appuiera sur une large coalition internationale mais ne sera en aucun cas, assure-t-il, l'équivalent de la guerre en Irak.

Après une première phase entamée le 8 août et centrée sur la protection des installations américaines, avec plus de 130 frappes aériennes concentrées dans le nord de l'Irak, M. Obama affirme vouloir passer à une nouvelle étape plus offensive face aux djihadistes ultra-radicaux qui ont revendiqué la décapitation de deux journalistes américains.

«Je rencontrerai les leaders du Congrès mardi et, mercredi, je ferai un discours et décrirai ce que va être notre plan d'action», a-t-il expliqué dans un entretien diffusé dimanche sur NBC et réalisé samedi à la Maison-Blanche, au lendemain de son retour du sommet de l'OTAN au Pays de Galles.

«L'EI représente une menace en raison de ses ambitions territoriales en Irak et en Syrie. Mais la bonne nouvelle, qui vient du dernier sommet de l'OTAN, est que la communauté internationale dans son ensemble comprend qu'il s'agit d'une menace à laquelle il faut faire face», a affirmé M. Obama.

Les représentants de dix pays (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Turquie, Pologne, Danemark, Canada, Australie) se sont réunis vendredi en marge du sommet de Newport pour jeter les fondements d'une coalition, mais les objectifs et les contours de cette dernière restent vagues, tout comme le rôle que chacun des pays pourrait y tenir.

Parmi les nombreuses questions en suspens, figure celle du rôle de la Syrie, qui combat l'EI mais avec laquelle les pays occidentaux excluent catégoriquement de coopérer.

Interrogé sur ce qu'il entendait faire en Syrie, M. Obama est resté évasif, soulignant simplement qu'il se réservait le droit de protéger les Américains et de poursuivre ceux qui s'en prennent à eux où qu'ils soient.

Soucieux de rassurer les Américains deux ans et demi après le retrait des troupes américaines d'Irak dont il avait fait l'une de ses priorités, M. Obama a insisté, dans cet entretien diffusé dans l'émission «Meet the Press», sur les lignes qu'il a tracées pour cette opération.

«Il ne s'agit pas d'envoyer 100 000 soldats» 

«Il ne s'agit pas d'envoyer 100 000 soldats américains. (…) Ce ne sera pas l'annonce de l'envoi de troupes américaines au sol. Ce n'est pas l'équivalent de la guerre en Irak», a-t-il martelé, réaffirmant son crédo: mener des frappes aériennes en soutien aux troupes irakiennes et kurdes pour reprendre du terrain face aux djihadistes.

«Nous allons les affaiblir. Nous allons réduire la taille du territoire qu'ils contrôlent. Et, en fin de compte, nous les vaincrons», a poursuivi le président américain, estimant que cela nécessiterait des ressources supérieures à celles que les États-Unis consacrent actuellement à cette région.

M. Obama, dont le discours de mercredi interviendra à la veille du 13e anniversaire des attentats du 11 septembre, a par ailleurs réaffirmé qu'il ne disposait pas, à ce stade, d'informations faisant état de menaces sur le territoire américain de la part de l'EI.

Mais si les djihadistes ultra-radicaux parviennent à «contrôler des pans importants de territoire, à amasser plus de ressources et d'armes et à attirer plus de combattants étrangers», ils pourraient, à terme, devenir une réelle menace aux États-Unis, a-t-il mis en garde.

M. Obama présidera le 25 septembre une réunion du Conseil de sécurité où les États-Unis comptent faire adopter une résolution sur la menace des djihadistes étrangers opérant en Syrie et en Irak.

Nombre d'élus, y compris au sein de son propre camp, ont critiqué depuis plusieurs semaines la lenteur de la réaction du président américain face à la menace jihadiste.

«Ce que je veux savoir c'est: quelle est la stratégie militaire et quelle est la stratégie diplomatique?», a souligné dimanche sur CNN l'influente sénatrice démocrate Dianne Feinstein.

«Il n'y a pas de temps à perdre. Maintenant que nous avons dit que nous allions passer à l'offensive, l'heure est venue pour l'Amérique de montrer sa puissance et sa force».