L’hépatite C est l’une des formes de l’affection inflammatoire du foie due à une origine toxique ou virale. Pour l’éradiquer, de nouveaux médicaments ayant fait leur preuve ont été commercialisés. Leur tarif n’est malheureusement pas à portée de toutes les bourses.
30 000 traitements pour 2,2 millions malades au Brésil
Depuis quelques années, l’hépatite C est guérie grâce à de nouveaux médicaments. Plus performants que les traitements conventionnels, ces derniers permettent de guérir plus de 95 % des malades. Ces substances sont des antiviraux à action directe qui empêchent la multiplication du virus de l’hépatite C dans l’organisme. De plus, moins d’effets secondaires sont attribués à leur utilisation. Le seul problème, selon les spécialistes réunis à Paris pour le congrès Hepatitis Conference (PHC), réside dans l’accès à ce traitement très couteux.
Pour un traitement standard de 12 semaines, les patients doivent débourser entre 40 000 et 60 000 euros. Sur les 170 millions de malades dans le monde, seule une minorité peut se l’offrir. Les autres malades, moins nantis, se voient refuser les soins, déplore le Pr Marc Bourlière de l’hôpital Saint Joseph à Marseille. C’est le cas du Brésil, où sur les 1,1 million des cas compliqués de la maladie, seuls 30 000 traitements sont prévus par an. Et, pourtant Michel Joly, le président de Gilead France, rappelle qu’en l’espace d’un an, le prix a été divisé par deux dans l’Hexagone.
Un dépistage universel pour détecter les cas d’hépatite C
Pour certains par contre, il ne s’agit pas d’un problème de coût. En effet, dans certains pays développés, la lutte contre l’hépatite C est soutenue par un budget annuel. Ainsi, en France, 700 millions d’euros permettent de rembourser les nouveaux antiviraux aux personnes sévèrement atteintes. Malgré cela, seuls 14 000 patients sur les 150 000 estimés ont été traités l’année dernière. En Allemagne et au Royaume-Uni par contre, les porteurs du virus sont traités gratuitement. Pour ce faire, le système sanitaire allemand bénéficie d’une allocation de 1,4 milliard d’euros et de l’absence de restrictions de prescription. Et pourtant, le nombre de patients traités l’année passée est toujours moins qu’espéré.
Selon le Pr Michael Manns, président du réseau hépatites allemand, ceci serait donc plus dû à un problème de dépistage. Ce dernier, effectué de manière aléatoire, ne permet pas d’identifier toutes les personnes infectées par l’hépatite C. Ses symptômes mettant des années à apparaitre. Face à cet état de choses, le Pr Marcellin, hépatologue à l’hôpital Beaujon, affirme que l’éradication de l’hépatite dépend des autorités de santé. Celles-ci devraient systématiser le dépistage universel, réalisé au moins une fois dans la vie. Ceci permettrait de vite prendre en charge les patients avant que ceux-ci ne présentent une cirrhose ou un cancer du foie. Son point de vue vient être renforcé par Médecins du monde qui réclame la prise en charge de tous les malades, quel que soit leur état.
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