A l'heure où sévit la crise, on s'aperçoit que les dépenses de santé grèvent fortement le budget des ménages. Lunettes, prothèses auditives ou achat d'un fauteuil roulant sont autant de dépenses qui perturbent l'équilibre du budget d'un foyer.
Pourquoi reculer le moment de s'appareiller ?
La France recense 6 millions de malentendants. Seuls 1 million sont appareillés. Ce constat est désolant. Aujourd'hui, les prothèses auditives sont plus discrètes que par le passé. Les Français vont voir un spécialiste qui constate le degré de surdité. Pourtant, face aux devis proposés, ils reculent ou reportent leur achat. Certains font même un crédit à la consommation. Pourquoi les prix de ces appareils fabriqués la plupart du temps en Chine, sont-ils si élevés ? Les audioprothésistes, seuls habilités à commercialiser et à poser ces prothèses, proposent des devis trop élevés. Ils sont seuls capables d'adapter ces prothèses auditives au niveau de surdité des malades. Quant aux mutuelles, elles ne proposent pas le même remboursement à tous les malentendants. Tout est question d'âge. Les moins de 20 ans sont mieux pris en charge. Généralement, il leur reste moins de 1 000 euros à payer, ce qui est déjà très important. Chez les gens en activité, on s'appareillent un peu plus que chez les retraités : les actifs ont souvent une meilleure protection sociale. Quant aux retraités, ils retardent le moment de se faire appareillés. En moyenne, ils attendent d'avoir 71 ans. Il reste pour la plupart du temps, une moyenne de 2 000 euros à leur charge. Quand on est à la retraite, c'est une somme importante. Et de surcroît, ces appareils nécessitent un changement régulier de piles. Les fabricants de prothèses auditives et les audioprothésistes ne voient pas leurs tarifs encadrés. Cela explique l'importance des débordements.
Et les fauteuils roulants ?
Acheter un fauteuil roulant est une nécessité pour certains handicapés. Or si l'on se réfère aux tarifs de remboursement de la Sécurité sociale, les malades ne peuvent s'offrir que des fauteuils roulants basiques. Certains malades ont besoin de fauteuils électriques ou verticalisateurs. On se rend très vite compte, en consultant les tarifs de remboursement de la Sécurité sociale qu'ils sont plus mal remboursés que les fauteuils manuels. C'est étonnant quand on pense que ces fauteuils plus sophistiqués sont une nécessité pour certains malades comme les malades victimes de myopathie. Ce type de fauteuil peut dépasser 30 000 euros. La Sécurité sociale compte sur les associations comme le Téléthon, les Paralysés de France et sur les complémentaires pour alléger la facture des familles. Il n'en demeure pas moins que le coût de ces fauteuils roulants est une charge pesante pour le budget des familles. Il reste à leur charge entre 1850 et 6 000 euros.
L'Etat joue-t-il son rôle ?
On dit que la République est sociale, qu'elle vient en aide aux plus démunis. C'est de moins en moins vrai, dans la mesure où la Sécurité sociale rembourse de plus en plus mal. Les associations ne pourront pas toujours pallier aux manquements de l'Etat qui a pour devoir de prendre en charge, les gens les plus fragiles. Les handicapés, qu'ils soient malentendants ou privés de mobilité, sont des gens qui doivent être protégés des envies mercantiles de certains fabricants et commerçants. Il serait peut-être temps que l'Etat intervienne pour vérifier la marge bénéficiaire des audioprothésistes ou des vendeurs de fauteuils roulants. Entendre ou se déplacer ne doit pas être considéré comme un luxe. Le temps est peut-être venu d'encadrer les prix, que ce soit pour les lunettes, les lentilles, les prothèses auditives ou les fauteuils roulants. Il est anormal de voir des familles s'endetter pour s'offrir ce qui est nécessaire à leur vie quotidienne des leurs.
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