L'introduction en Bourse du groupe chinois est celle de tous les records. Il récoltera plus de 20 milliards de dollars et sera valorisé entre 150 et 160 milliards de dollars.
Alibaba n'exerce pas d'activité aux États-Unis, mais le géant chinois du commerce en ligne a choisiWall Street pour lever de 21 à 24 milliards de dollars. L'opération spectaculaire promet de battre le record établi par Visa en 2008. À l'époque, le leader des systèmes de paiement avait récolté 19,7 milliards de dollars en s'introduisant sur le New York Stock Exchange.
En septembre 2012, Facebook était parvenu à lever 16 milliards de dollars d'argent frais sur une valorisation d'une centaine de milliards. Un record pour une valeur Internet. Alibaba compte éclipser cette performance pour faire valider sur le NYSE une valorisation entre 150 et 160 milliards de dollars. Voilà qui ferait de la société de Jack Ma la quatrième valeur Internet, derrière Google, Facebook et Amazon.
De New York à San Francisco, en passant par Baltimore et Boston, les dirigeants d'Alibaba vont passer cette semaine en présentation auprès des investisseurs. Cette phase préparatoire de toute introduction en Bourse permet, à huis clos, aux grands fonds américains d'écouter les présentations de sociétés désireuses de vendre leurs actions. Alibaba veut profiter de deux facteurs propres au marché américain. Le premier est l'euphorie des marchés d'actions, vérifiée par le nouveau record de l'indice S & P 500.
Belle affaire pour Yahoo!
Les investisseurs aux États-Unis sont assoiffés de valeurs Internet. Ils sont prêts à payer plus cher que leurs homologues asiatiques pour des sociétés qui jouissent de perspectives de croissance exceptionnelles. Le marché chinois du commerce en ligne exerce une fascination particulière. Baidu, le «Google chinois», est ainsi déjà coté sur le Nasdaq: sa valorisation y dépasse douze fois la valeur de son chiffre d'affaires.
L'autre raison du choix de Wall Street est réglementaire. Les autorités de Hongkong ont refusé la structure de gouvernance adoptée par Alibaba. Elle garantit le contrôle de la société à un petit groupe de 27 personnes, proches de Jack Ma. Paradoxalement cet arrangement convient aux autorités américaines. L'existence de deux catégories d'actionnaires est courante aux États-Unis. Facebook, Google et Fox sont de fait contrôlées par leurs fondateurs.
La possibilité pour le gouvernement chinois de révoquer la licence spéciale qui autorise la présence d'étrangers dans le capital de sociétés Internet est un risque que les investisseurs américains sont prêts à occulter, tant leur désir de profiter de l'explosion de la demande en Chine est grand.
Yahoo! qui détient 22,4 % du capital d'Alibaba est directement impliqué dans cette introduction en Bourse. La firme californienne compte dégager 8 milliards de dollars de l'opération, en vendant une part de ses actions pour revenir à 16 % du capital. Ce pactole devrait l'aider à financer des acquisitions censées relancer sa croissance.
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